Depuis plusieurs dizaines d’années, Bombardier fait partie intégrante de la scène québécoise. Mais qu’en est-il de son rôle à l’échelle mondiale? C’est ce que nous avons eu la chance de découvrir aujourd’hui. Bombardier comporte trois divisions principales, l’aéronautique et le transport étant les principales. L’Allemagne étant un chef de file dans le domaine du transport ferroviaire, il allait donc de soi de visiter les installations d’une entreprise originaire de chez nous durant notre mission. Voici un résumé de notre journée du jeudi 25 avril passé chez Bombardier Transport au site d’Hennigsdorf en banlieue de Berlin.

Nous avons premièrement abordé l’impact de la digitalisation sur l’industrie manufacturière, plus précisément lié au transport. Il faut comprendre que dans un environnement où tout doit être de plus en plus compétitif tout en restant économique, chaque donnée qui peut être extraite et analysée afin d’améliorer un produit ou optimiser un processus est précieuse. Avec les technologies maintenant disponibles, il est possible non seulement d’extraire une quantité importante de données de nos produits, mais en plus de les analyser en temps réel afin de permettre un meilleur contrôle sur les opérations. Par exemple, le Kanban, outil très utilisé dans plusieurs domaines, peut facilement être remplacé par des alertes dans le système indiquant un besoin d’approvisionnement imminent. Également, des outils d’exécution électroniques permettent d’importante économie de temps et réduisent considérablement le taux d’erreur. La digitalisation est si accessible et bénéfique que s’en priver pourrait nuire considérablement au développement d’une entreprise.

Par la suite, nous avons eu la chance de nous entretenir avec M. Ural, directeur de l’innovation digitale et du développement de produits. Nous avons abordé l’importance des start-ups au sein du développement des grandes entreprises, notamment par le développement de solutions technologiques s’appliquant d’une façon ou d’une autre à la réalité de Bombardier. Nous avons même exploré quelques-uns de leurs projets ayant déjà passé l’étape de la preuve de concept et qui sont pour le moins prometteur pour le domaine du transport. Pour des raisons de confidentialité, il ne nous est pas possible de diffuser la nature et l’état de ces projets. Nous avons également discuté d’un nouveau concept de plateforme, nommé «Beyond 1435». Il s’agit d’un congrès d’innovation technologique rassemblant des start-ups, des compagnies liées au domaine du transport ferroviaire et même quelques clients afin de répondre à des problématiques du milieu ou à développer des concepts avant-gardistes. Unique en son genre, cette plateforme rend très fière l’équipe de Bombardier Transport.

Il ne faut évidemment pas oublier l’apport de la réalité virtuelle dans le domaine de la conception de produits. Outil très utilisé chez Bombardier Transport, il facilite grandement le travail des concepteurs de produits et des ingénieurs en leur donnant une vision globale du design. Cet outil est également très persuasif lorsque vient le temps de vendre un produit.

Durant la journée, nous avons eu la chance de faire la visite de deux lignes d’assemblage. La première est celle du train Talent 3. Ce train peut se déplacer à une vitesse d’environ 160 km/h et est utilisé majoritairement pour les services régionaux. Ce train est utilisé dans plusieurs pays en Europe dont l’Allemagne bien sûr, mais aussi l’Autriche. Dans l’usine que nous avons visité, ils peuvent assembler un wagon à environ tous les 1 jour et demi. Une fois le wagon ou la locomotive assemblés, il procède à l’assemblage complet du train qui peut contenir jusqu’à 6 wagons, selon les besoins du client.

La deuxième ligne d’assemblage que nous avons eu la chance de visiter est celle du train à grande vitesse ICE 4. Ce train est un projet de Bombardier en collaboration avec Siemens. Environ un tiers du projet est piloté par Bombardier. C’est en autres Bombardier qui fait la carrosserie, l’assemblage des locomotives, des wagons de passager et les “bogies motorisés”. Ces derniers sont un peu comme les roues et la suspension du train. Le ICE 4 sera implanté uniquement en Allemagne. Avec une valeur de 6.3 milliards d’euros pour environ 220 trains, c’est le plus gros contrat jamais octroyé par la Deutsch Bahn, l’entreprise ferroviaire publique allemande.

Lors de la visite, nous avons pu constater la plus grande complexité que demande ce train si on le compare au Talent 3. Le câblage était beaucoup plus complexe, la suspension aussi. De plus, des tests électriques ainsi que des tests d’étanchéité sont effectués directement sur la ligne d’assemblage pour éviter les pertes de temps lors du test des trains effectué en partie par Siemens.

Avec la commande actuelle, l’usine qui s’occupe de l’assemblage fonctionne au maximum de sa capacité jusqu’en 2023. Chaque wagon prend environ 2 jours à être assemblé.

Finalement, pour clore la journée en beauté, nous avons pu visiter les installations de test utilisées par Bombardier. Ils ont deux chemins de fer différents utilisés pour leurs tests. Un d’environ 1 kilomètre et l’autre d’environ 4 kilomètres. Nous avons pu monter à bord d’un train en cours de test. Certains d’entre nous, dont le Professeur Hany Moustapha qui nous accompagnait durant cette visite, ont pu conduire le train sous la supervision du conducteur. D’autres ont pu actionner le klaxon ou parler dans l’interphone. Bref, cette visite a fait ressortir l’enfant au fond de chacun d’entre nous.

Encore une journée qui se termine bien pour les membres de la Mission technologique!